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LA CACHINA
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12 mai 2006

Choucou et son père

Notre jardinier était bien embêté, il serait maintenant ce tout petit marcassin qui n’arrêtait pas de couiner contre sa chemise.

L’animal était apeuré et tremblait, il était minuscule, même pas la taille d’un chat, sont groin pâle et ses sabots rosés indiquaient qu’il n’avait que quelques jours.

Le jardinier l’installa dans un carton avec de la paille, l’animal cessa de couiner et s’engouffra sous la paille pour se cacher.

Il était dans de beaux draps, comment faire avec cet animal. Comme d’habitude il téléphona à son ami qui lui dit de le nourrir en mettant du lait concentré sur le doigt. Le marcassin renifla avec précaution puis se jeta sur cette nourriture avidement ? C’était un bon début ; Au fil des jours le jardinier délaissa ses occupations habituelles et se concentra sur la nourriture de ce petit animal, il lui donnait de l’eau de temps en temps, de la mie de pain trempé dans du lait, lui changeait la litière, vé comme une bonne maman.

Il finit au bout de longues cogitations par lui donner un nom « Choucou », il n’avait pas trouvé mieux, c’était le nom du quartier où il avait sa bastide.

Maintenant choucou trottinait maladroitement dans les pièces carrelées, ses sabots raspaillaient* sur ce sol trop lisse. II était curieux de tout et soulevait tout avec son groin, mettant une grande pagaille, comme un jeune chiot, dans toutes les affaires qui traînaient,

Il avait maintenant quelques semaines, mais restait sagement le soir à regarder la « télévision » contre la vieille chemise de son maître.

Le jardinier était devenu gâteux pour ce marcassin, celui-ci le suivait de partout comme un petit chien.

Mais maintenant il forcissait et occasionnait quelques dégâts à l’intérieur. Le jardinier le mis avec les poules, catastrophe, choucou semait la pagaille car il voulait jouer avec toutes ces volailles.
Il fallut donc construire un enclos avec abri pour ce petit sanglier de maintenant 15 kilos. C’était le vrai cochon il mangeait de tout, renversait tout et commençait à se rouler dans son auge coumo oun pouar*.

Sans grande passion était le tuyau d’eau et une infâme balle mâchouillée.

Des autres sangliers il en était plus question, le jardinier avait fait la paix avec ces nuisibles et d’ailleurs  « ils » ne passaient plus.

A croire que cela devait les éloigner ! Lorsque l’enclos était ouvert dans la journée choucou suivait fidèlement son « père » ou plutot sa mère adoptive. Se fourrait dans les jambes et déterrait au fur et à mesure ce que le jardinier plantait, il croyait que celui-ci grattait la terre à la recherche d’aliment. Notre jardinier magnanime enfermait alors choucou pour être un peu tranquille.

Au fil des mois choucou grossissait et était devenu un petit mâle de 35 kilos, les rayure avaient disparues et une crinière noire se dessinait sur le dos.

L’affaire avait fait le tour du village, et notre homme avait quelques visites amicales pour voir son protégé. D’autres moins amicale disaient qu’il l’engraissait pour « se le manger tout seul ».

Choucou faisait la fête à tout le monde, mais à sa façon, en se redressant il mettait les pattes boueuses sur les chemises des visiteurs.

La plupart de la journée il restait dehors et dormait à l’ombre et commençait à faire des trous de partout le soirs venus.

Le jardinier lui passait tous les caprices ; C’était maintenant un beau mâle de 60 kilos et ses coups de groins et ses démonstrations affectives toujours gentilles devenaient un peu dures. Ils rentrait tout seul le soir dans l’enclos et ne faisait plus guère de trous, certaines personnes prédisaient au jardinier que choucou étant un mâle allait devenir méchant. Que nenni, il gardait toujours son caractère affectueux, quelquefois il partait en courant dans la colline toutes proche mais revenait toujours vers son maître. Puis un jour de printemps il fit une fugue de deux jours, et notre jardinier fut malheureux. Mais choucou revint faire la fête, mais pas d’explication sur cette fugue.

Ses amis lui dire qu’il devait avoir une laie dans les parages et que la nature parlait. Et ce qui devait arriver arriva choucou partit un jour et ne revins plus.

Notre jardinier fut bien attristé et très inquiet car des chasseurs, il en avait, il se doutait bien qu’un jour choucou se ferait tuer. Cette idée lui était insupportable, il partit donc à sa recherche et arpenta la forêt de long en large en l’appelant. Les gens le considéraient comme un fada* cette fois.

Mais cela il s’en foutait. Un beau jour son opiniâtreté fut récompensée, choucou « il l’aurai reconnu entre mille » était là devant lui, quelles retrouvailles joyeuses, et sans difficulté choucou le suivi jusqu’à sa bastide et son enclos.

Mais la bête était maintenant conséquente et d’un câlin il vous couchait par terre, mais sans méchanceté aucune.

Le garde ONF lui proposa alors une solution qui lui convint aussitôt. Il lui proposa de l’emmener dans un refuge pour animaux sauvages où il pourrait s’ébattre à sa guise dans un vaste parc avec d’autres de ses congénères.

Les adieux furent pénibles mais le jardinier était maintenant réconcilié avec les sangliers.

*raspaillaient : glissaient , dérapaient

*coumo oun pouar : comme un porc, salement

*fada : un peu dérangé

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